L’année 2020 a constitué une année d’enrichissement exceptionnelle du côté des collections des musées de la ville de Tulle : cinquante-cinq objets sont venus compléter les collections existantes. Une sélection des œuvres entrées dans les collections vous est ici proposée pour que chacun découvre ces objets devenus le patrimoine de tous.
Comment s’enrichissent les collections des musées ?
Développer, enrichir les collections est une mission fondamentale du musée, inscrite dans la loi du 4 janvier 2002 relative aux Musées de France. Il ne s’agit pas de faire enfler quantitativement un volume d’objets mais d’enrichir de manière ciblée. La Ville de Tulle s’est engagée dans une restructuration de ses différents musées actuels. La politique d’enrichissement accompagne ce projet afin de venir préparer les parcours permanents de la future Cité de l’Accordéon et des Patrimoines de Tulle.
C’est ici l’occasion de rappeler le rôle des particuliers, donateurs et vendeurs, dans l’enrichissement de nos collections. Dans une démarche de sauvegarde et de transmission de leur patrimoine, le musée peut être leur interlocuteur privilégié. Il s’agira toujours d’examiner le projet d’achat ou la proposition de don au regard des collections déjà existantes et du projet scientifique et culturel « Cité de l’Accordéon et des patrimoines de Tulle» qui a posé les grandes orientations de la politique d’enrichissement.
Toutes les acquisitions sont permises grâce au soutien financier de l’Etat – Direction Régionale des Affaires Culturelles de Nouvelle-Aquitaine et de la Région par le biais du Fonds Régional d’Acquisition des musées.
Regardez les acquisitions dans le diaporama dans le bas de la page.
Commentaires du diaporama
- Accordéon bisonore, Georges KANEGUISSERT, Paris
1860 (ca), acquisition Montagne-Lamure, collection Pôle accordéons, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Cet accordéon, datable des années 1860 est un bel exemplaire en placage de bois de rose et touches en nacre, sorti de l’atelier du fabricant parisien Georges Kaneguissert. Il présente l’intérêt d’avoir conservé la plaque en nacre du fabricant, vissée sur le couvercle.
- Accordéon bisonore, Fabricant: MASSPACHER, Paris
1860 (ca), acquisition Montagne-Lamure, collection Pôle accordéons, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Cet accordéon possède la plaque en nacre avec l’adresse et l’identité du fabricant Michel Masspacher. Le succès de l’instrument fait la renommée de grands luthiers parisiens et encourage l’innovation.
- Accordéon chromatique, Fabricant : Enrico SABATINI, Charleroi, Belgique
1925 (ca), acquisition Montagne-Lamure, collection Pôle accordéons, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Cet accordéon à la caisse moulurée et recouverte de nacrolaque adopte un décor exceptionnel en marqueterie de nacre et des miroirs sur le clavier main droite (clavier chant). Il est fabriqué vers 1925-30 par un facteur italien, Enrico Sabatini installé en Belgique. Il possède un son puissant grâce à une caisse de résonnance intérieure.
- Accordéon modèle « Électrorgue », Fabricant : Maugein, Tulle.
1960, acquisition C. Romero, collection Pôle accordéons, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
La particularité de ce modèle « Electrorgue »réside dans le fait de n’avoir qu’un seul clavier à la main droite, qui ne sert pas à la mélodie comme dans le cas d’un accordéon standard mais à l’accompagnement rythmique (basses), et dans les sommiers dimensionnés en gradins pour porter les plaquettes des notes graves. Cet instrument utilise l’électricité pour amplifier et donner des effets au son produit. L’Électrorgue correspond à un essai technologique dans lequel s’investirent les frères Maugein entre 1952 et 1957, avec l’aide d’un radioélectricien tulliste, Monsieur Paul Desjacques.
- Sirène, Fabricant : Eugène CLEMESSY, Mulhouse
1930 (ca), collection Musée des Armes, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Objet symbolique de la vie à la manufacture, cette sirène était positionnée sur le toit à l’arrière du bâtiment de direction. Sonnant pour le début de la journée de travail, elle en signifiait également la fin. Elle fait partie de la mémoire sonore des habitants de la ville.
- Char «Ben Hur», Réalisé par des ouvriers de la Manufacture d’Armes de Tulle
1992, donation Irène Fourches, collection Musée des Armes, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Dans le milieu de l’industrie, le « travail en perruque » consiste à réaliser des productions personnelles avec des matériaux de l’usine sur son temps de travail. Les ouvriers de la manufacture d’armes étaient liés entre eux par un fort sentiment d’appartenance à l’usine reposant sur des rites et des habitudes. Ce char a été réalisé à l’occasion d’un départ à la retraite, un cadeau en clin d’œil à la passion du retraité : la chasse.
- Modèle réduit de tracteur , Réalisé par des ouvriers de la Manufacture d’Armes de Tulle
2005, donation anonyme, collection Musée des Armes, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Petit chef d’œuvre de miniature et preuve d’un certain exploit technique, ces cadeaux de départ en retraite, souvent plein d’humour font référence à la vie et à la carrière du retraité.
Ici pour le départ de l’ouvrier, ses collègues firent référence à son deuxième métier : paysan.
- Modèle réduit d’une presse à emboutir et son « bon de garantie » , réalisé par des ouvriers de la Manufacture d’Armes de Tulle, donation Jacques Salesse, collection Musée des Armes, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Les modèles réduits de machines-outils dont l’ouvrier s’est servi toute sa vie font également partie des cadeaux offerts lors des départs en retraite. On peut lire sur cette machine les initiales : J.S. et M.A.T. : le nom de l’ouvrier et le monogramme de la manu. Chef d’œuvre de miniature cette machine possède un système électrique à piles qui la fait fonctionner.
- Modèle réduit d’une rectifieuse « Hauser », réalisé par des ouvriers de la Manufacture d’Armes de Tulle
donation Louis Malavialle, collection Musée des Armes, Ville de Tulle, clichés Pôle musées
Ancien ouvrier et formateur à la MAT, Louis Malavialle a également suivi une formation sur cette machine, au sein de la société Hauser. Il travaillera ensuite sur cette rectifieuse de haute précision. Pour son départ, ses collègues choisiront d’honorer son travail en lui offrant un modèle réduit de cette machine.
- Ensemble d’outils de Charles Chamberet, donation Charles Chamberet, collection Musée des Armes, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Cet ensemble complet d’outillage, d’instruments de contrôle de précision et de pièces d’exercice d’ajustage témoigne des périodes d’apprentissage des ouvriers à la Manufacture. Fabriquées par l’ouvrier lui-même pendant sa période d’apprentissage, ces outils permettent aux ouvriers de contrôler la précision de leur travail.
- Robe de mariée, Tatoolace, réalisée par Sylvie VELGHE, dentelière – Anne BERTHIER, couturière – Aurélien MOSER, tatoueur, acquisition Berthier-Velghe, collection Musée du Cloître, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Cette robe de mariée est une pièce unique, œuvre de trois créateurs : Sylvie VELGHE, dentelière ; Anne BERTHIER, couturière et Aurélien MOSER, tatoueur. Un bel exemple d’une relecture du savoir-faire traditionnel par des créateurs contemporains !
- Paire de barbes en dentelle, Dentelle à l’aiguille, poinct de Tulle
XVIIIe siècle, acquisition Etude Coutau-Bégarie & associés, collection Musée du Cloître, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Pièces exceptionnelles du XVIIIe siècle, ces deux dentelles constituent les plus anciens exemplaires de poinct de Tulle conservés au musée. Portées sur les coiffes régionales, la finesse du réseau et des motifs est remarquable. Elles sont le témoin d’une technique encore transmise aujourd’hui et développée par les petites mains des dentellières de Tulle.
- Carnet de permission – Manufacture d’armes
Donation documentaire S. Gauthier, fonds documentaire Musée des Armes, Ville de Tulle, clichés Pôle musées.
Il s’agit du carnet de permissions avec salaire, daté de 1917, appartenant à Jean-Baptiste TINTIGNAC ouvrier de la Manufacture d’Armes de Tulle. A partir du 1er février 1916, tous les permissionnaires acquièrent le droit de percevoir leur solde pendant leur permission. C’est le premier exemplaire à intégrer les fonds du musée des Armes.
