Campus de Tulle, un projet à forte valeur environnementale

La pose des panneaux photovoltaïques est une prouesse technique sur la façade incurvée du B419

Quand la création d’un campus universitaire rencontre la nécessité de restructurer entièrement un bâtiment existant, cela offre la possibilité d’imaginer et de concrétiser un projet exemplaire en matière de production et de consommation énergétique. Rencontre avec un colosse, le B419, devenu tête de proue d’une politique publique volontariste et ambitieuse.

B419, transformation d’un colosse…

Comment évoquer cette transformation sans donner la parole à celui qui l’a imaginée ? Jean-Marc Beffre, architecte de renom, qui a piloté notamment la création du campus du Nil à Angoulême, a été désigné pour opérer la mue du colosse.

Il est toujours délicat de se confronter à la réhabilitation d’un bâtiment, quel que soit son âge. Il faut intervenir sur un patrimoine qui a eu des heures denses et s’est ancré dans les têtes de centaines de personnes. Transformer, c’est donc perturber.

Jean-Marc Beffre

Alors comment respecter ce qui a été fait avant si ce n’est en considérant que l’acte que l’on amorce n’est qu’une étape de plus dans l’histoire longue d’un lieu, qui sera suivie d’autres. La question qui se pose est donc celle du sens que l’on donne à cette transformation. Le bâtiment était un restaurant-machine au sein d’une grande usine ; il devait devenir un pôle universitaire dense et varié dans un quartier ouvert.

C’était un bâtiment forteresse, replié sur lui-même, avec des lignes verticales massives qui, de l’autre côté de la Céronne, étaient prêtes à résister à la colline qui semblait le pousser vers la rivière. Mais c’était aussi une belle structure de béton, puissante, parfois étrange jusqu’à une certaine poésie du glacis. Accueillir des étudiants induisait un renversement : ne plus se replier mais s’ouvrir ; ne plus se protéger mais chercher l’eau, le soleil, la lumière et la terre, le plus simplement possible.

Jean-Marc Beffre

Un bâtiment à l’exemplarité énergétique

La géothermie

Mode de chauffage basé sur l’utilisation de la chaleur contenue dans le sol, cette source d’énergie est inépuisable ce qui en fait une énergie renouvelable disponible 24h/24 et 365j/365. Dans notre région, le sol est à 15°C de température moyenne. Cette énergie, récupérée par une pompe à chaleur permet le chauffage des espaces et/ou la production d’eau chaude (30 à 60°C).

Pour le B419, la production de chauffage est assurée par deux pompes à chaleur associées à des panneaux acier rayonnants installés en sous face de plafond des locaux et des radiateurs installés dans les espaces de circulation et les locaux sociaux.

L’avantage de la géothermie ? En plus d’être un moyen de chauffage, c’est une solution de refroidissement ! En été, les panneaux rayonnants permettent un rafraîchissement « gratuit » des locaux en cas de forte chaleur.

Les panneaux photovoltaïques

Répartis sur 1205 m², ils habillent la façade et le toit en s’intégrant parfaitement au projet architectural. Là est toute la prouesse. Arceaux courbes pour une enveloppe tout en rondeur…

La façade compte 826 m² de panneaux photovoltaïques, qui s’ajoutent aux 267 m² installés sur le toit.
Au-delà de l’opportunité de profiter d’une surface suffisamment importante pour une installation de cette sorte, Tulle agglo a souhaité s’engager dans un projet plus ambitieux, plus exemplaire et plus innovant en matière de consommation d’énergie : celui de l’autoconsommation collective.

Une partie de la production annuelle de l’installation est directement consommée par le B419 (soit 70 %) ; le reste de l’énergie produite, soit 57 MWh (30 % restants) est réparti entre l’hôtel d’entreprises Initio et le restaurant universitaire et inter-entreprises (RUIE), dont les deux bâtiments appartiennent à l’agglo.

Une opération d’autoconsommation collective unique en France

Qu’est-ce que l’autoconsommation collective ?

L’autoconsommation collective est un partage local de l’énergie. Elle permet à un groupe de consommateurs et de producteurs d’électricité de s’associer, au sein d’une même entité, autour d’un projet commun de production d’électricité renouvelable locale. Les parties prenantes sont liées entre elles au sein d’une personne morale (association, coopérative, société civile, société commerciale). A la fin du 3ème trimestre 2021, on comptait 68 autoconsommations collectives en France, dont 6 en Nouvelle-Aquitaine.

Le campus de Tulle est la 1ère autoconsommation collective en exercice en Limousin

Les chiffres clés

  • B419 = 3 438 m² de surface totale
  • 1025 m² de panneaux photovoltaïques > 192,5 kWc
  • 2 pompes à chaleur de 108 kW > 15 forages à 200 m
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